Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/359

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un casque brillant et poli, avec un panache de plumes, et portait une cuirasse dont le devant était assez épais pour résister à une balle de mousquet, tandis que le derrière était d’un métal plus léger. Il avait ses armes défensives par-dessus une jaquette de buffle, avec des gantelets ou gants de mailles, dont les manchettes montaient jusqu’au coude, et qui, comme le reste de son armure, étaient d’un acier brillant. Sur le devant de sa selle étaient des fontes qui contenaient des pistolets bien supérieurs au calibre ordinaire, ayant près de deux pieds de long, et portant des balles de vingt à la livre. Un ceinturon de buffle avec une large boucle d’argent soutenait d’un côté une épée longue, large et droite, à deux tranchants, ayant une forte garde et une lame propre à tailler et à percer. Du côté droit pendait une dague d’environ dix-huit pouces de longueur. Un baudrier soutenait derrière son dos un mousqueton ou une espingole, et il était croisé par une bandoulière où était attachée une giberne contenant ses munitions. De minces plaques d’acier, appelées cuissards, venaient joindre le haut de ses grosses bottes fortes, et complétaient l’équipement d’un cavalier bien armé de cette époque.

L’extérieur du cavalier lui-même répondait bien à son attirail militaire, auquel il semblait accoutumé depuis long-temps. Il était au-dessus de la taille moyenne, et d’une force suffisante pour soutenir le poids de ses armes défensives. Il pouvait être âgé d’environ quarante ans, et sa mine était celle d’un vétéran résolu, qui avait supporté les intempéries des saisons, pris part à bien des combats, et qui en avait rapporté pour témoignage plus d’une cicatrice. À soixante pas environ il fit halte, s’arrêta tout court, se leva sur ses étriers, comme pour reconnaître et s’assurer quel était le dessein du parti opposé, plaça son mousqueton sous son bras droit, prêt à s’en servir si l’occasion l’exigeait. Excepté le nombre, il avait l’avantage sur ceux qui semblaient disposés à intercepter son passage.

Le chef de la petite troupe, il est vrai, était bien monté et vêtu d’un justaucorps de buffle richement brodé, petit uniforme militaire de cette époque. Mais ses domestiques avaient seulement des vestes grossières d’un feutre épais, qui auraient à peine résisté au tranchant d’un épée maniée par un homme vigoureux, et aucun d’eux n’avait d’autres armes qu’une épée et des pistolets, sans lesquels les gentilshommes ou leurs domestiques voyageaient rarement.