Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/417

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ches, et je réponds que, suivant les meilleurs usages de la guerre, un fort bataillon de piquiers formé à la façon du Lion du Nord, l’immortel Gustave, battrait la phalange macédonienne dont j’ai lu les exploits lorsque j’étudiais au collège de Mareschal à Aberdeen. De plus, je me permettrais de vous dire… »

La leçon de tactique que donnait le major fut tout à coup interrompue par Allan Mac-Aulay, qui s’écria : « Place pour un hôte qu’on n’attendait pas, et dont la présence ne sera pas trop bien accueillie ! »

Au même instant la porte de la salle s’ouvrit, et un homme à cheveux gris, d’un extérieur noble, se présenta devant l’assemblée. Il y avait autant de dignité que de majesté dans ses manières. Sa taille était au-dessus de la moyenne, et il paraissait habitué à commander. Il jeta un regard sévère et presque menaçant sur les chefs assemblés ; ceux d’un rang élevé le lui rendirent avec une indifférence méprisante ; mais quelques-uns des gentilshommes de l’ouest, qui avaient moins d’autorité, paraissaient désirer être ailleurs. » À qui, dit l’étranger, dois-je m’adresser comme au chef de cette assemblée, ou n’avez-vous pas encore désigné la personne qui doit remplir un poste pour le moins aussi périlleux qu’il est honorable ? — C’est à moi qu’il faut s’adresser, sir Duncan Campbell, » dit Montrose en s’avançant vers lui.

« À vous ! » reprit sir Duncan d’un air de mépris.

« Oui, à moi, répéta Montrose ; au comte de Montrose, si vous l’avez oublié. — J’aurais eu du moins quelque peine à le reconnaître sous le déguisement d’un palefrenier ; et cependant je puis dire qu’il ne fallait pas une influence moindre que celle dont malheureusement jouit Votre Seigneurie, que celle d’un homme reconnu pour un des perturbateurs d’Israël, pour réunir en une telle assemblée des hommes égarés. — Je vous répondrai, répliqua Montrose, dans le style de vos puritains. Je n’ai point porté le trouble dans Israël ; c’est toi et la maison de ton père. Mais quittons ces débats, qui sont de peu d’importance pour nous-mêmes, et écoutons les nouvelles que vous nous apportez de la part d’Argyle votre chef ; car je dois croire que c’est en son nom que vous vous êtes présenté devant cette assemblée. — Ce n’est pas seulement au nom du marquis d’Argyle, c’est au nom du parlement écossais que je demande à connaître les projets qui ont amené cette singulière convocation. Si son but est de troubler la paix du pays, comme voisins, comme hommes d’honneur, vous deviez