Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/418

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nous avertir de nous mettre sur nos gardes. — Il est bien étonnant, et c’est une chose toute nouvelle en Écosse, » dit Montrose en se tournant vers l’assemblée, « que les premiers entre les chefs écossais ne puissent se réunir dans la maison d’un ami commun, sans être soumis à une visite et à des questions inquisitoriales de la part de nos gouvernants, pour connaître les motifs de notre conférence. Il me semble que nos ancêtres avaient l’habitude de se réunir pour des parties de chasse dans les Highlands, ou pour tout autre motif, sans en demander la permission, soit au grand Mac Callum More, soit à quelqu’un de ses émissaires ou de ses dépendants. — Il en a été ainsi en Écosse pendant un temps, » répondit un des chefs des montagnes de l’ouest ; « et ce temps reviendra lorsque les usurpateurs de nos anciennes possessions seront réduits à n’être que lairds de Lochow, au lieu de se répandre sur nous comme une nuée de sauterelles dévorantes. — Dois-je donc comprendre, répondit sir Duncan, que c’est contre mon clan seul que ces préparatifs sont dirigés ? ou souffrirons-nous en commun avec les pacifiques et tranquilles habitants de l’Écosse ? — Je ferai, » dit en se levant un chef aux regards farouches, « je ferai une question au chevalier d’Ardenvohr, avant qu’il soit plus avancé dans son insolent catéchisme. A-t-il apporté plus d’une vie dans ce château, pour oser ainsi venir parmi nous nous insulter ? — Gentilshommes, dit Montrose, un peu de patience, je vous en prie ; un envoyé qui vient ici s’acquitter d’une ambassade, a le droit de parler librement, et son sauf-conduit le protège. Mais puisque sir Duncan Campbell est si pressant, je consens à l’informer, pour sa gouverne, que l’assemblée où il se trouve est une assemblée de loyaux sujets du roi, convoqués au nom et avec l’autorité de Sa Majesté, par moi, qu’elle a investi de sa royale confiance. — Nous aurons donc, je le présume, dit lord Duncan Campbell, une guerre civile dans les formes. J’ai été trop longtemps soldat pour voir ces préparatifs avec inquiétude ; mais il aurait été beau, pour l’honneur du comte de Montrose, qu’il eût en cette occasion consulté moins son ambition et davantage la paix de son pays. — Ceux qui ont consulté leur ambition et leur intérêt personnel, sir Duncan, ce sont ceux qui ont mis le royaume dans la position où il se trouve aujourd’hui, et rendu nécessaires les remèdes violents que nous sommes sur le point d’employer malgré nous. — Et quel rang parmi ces ambitieux, dit sir Duncan Campbell, assignerons-nous à ce noble comte, si ardemment