Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/509

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Une nuit, tandis que Montrose, accablé par les fatigues du jour, se livrait au sommeil sous un misérable abri, il fut éveillé tout à coup par quelqu’un qui lui frappa légèrement sur l’épaule. Il ouvrit les yeux, et, à sa taille élevée, au son de sa voix, il reconnut le chef des Camerons.

« Je vous apporte des nouvelles qui méritent que vous vous leviez pour les écouter, lui dit ce chef. — Mac Ilduy ne saurait en apporter d’autres, » répondit Montrose en l’appelant par son nom patronymique ; « mais sont-elles bonnes ou mauvaises ? — Cela dépend de la manière dont vous les envisagerez. — Sont-elles certaines ? — Oui, ou ce ne serait pas moi qui vous les apporterais. Sachez donc que, las d’accompagner ce Dalgetty qui, à la tête de sa poignée de cavaliers, marchait aussi lentement qu’un blaireau estropié, je m’avançai avec six de mes gens jusqu’à quatre milles de distance d’Inverlochy, et là je rencontrai Ian de Glenroy qui était allé à la découverte. Argyle marche en ce moment sur cet endroit avec trois mille hommes d’élite commandés par la fleur des fils de Diarmid. Voilà mes nouvelles, elles sont certaines ; c’est à vous maintenant de les apprécier à leur juste valeur. — Elles sont bonnes ! » s’écria Montrose avec une vive expression de joie : « la voix de Mac Ilduy est toujours agréable à l’oreille de Montrose, surtout lorsqu’elle annonce quelque entreprise où il y a de la valeur à déployer et de la gloire à acquérir. Mais voyons quel est l’état de notre armée. »

Il demanda de la lumière, et après avoir parcouru le contrôle de ses troupes, il se convainquit facilement qu’une grande partie s’étant dispersée, selon l’usage, pour mettre son butin en sûreté, il n’avait pas avec lui plus de douze à quatorze cents hommes.

« Ce n’est guère plus du tiers des forces d’Argyle, » dit Montrose d’un air pensif. « Highlander contre Highlander !… avec le secours du ciel qui protège la cause royale, je n’hésiterais pas si nous étions un contre deux. — N’hésitez donc pas, dit Cameron, car dès que vos troupes donneront le signal de l’attaque contre Mac Callum More, il n’est pas un seul habitant de ces vallées qui ne réponde à l’appel. Glengary, Keppoch et moi, nous poursuivrons par le fer et par le feu celui qui serait assez lâche pour rester en arrière sous quelque prétexte que ce fût. Demain ou le lendemain sera un jour de bataille pour tous ceux qui portent le nom de Mac Donnell ou de Cameron, quelle que doive être l’issue du combat. — C’est parler en brave, mon noble ami, » dit Mont-