Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/398

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il lui fit savoir qu’il était en marche vers ces lieux à la tête d’un fort parti de chevaux.

— Maintenant, que Notre-Dame nous protège ! dit le sous-prieur.

Amen ! répondit Christie. Autre Révérence a-t-elle vu quelque chose ?

— Rien du tout, répliqua le moine ; c’est ce que tu me dis qui m’a arraché cette exclamation.

— Et c’est avec quelque raison, car si lord James venait jamais ici, votre abbaye pourrait bien fumer ; mais réjouissez-vous, cette expédition a été finie avant d’avoir été commencée. Le baron d’Avenel a des nouvelles certaines que lord James a été forcé de marcher vers l’Ouest avec ses hommes d’armes pour protéger lord Semple contre Cassilis et les Kennedy. Sur ma foi ! cela lui coûtera cher, car vous savez ce qu’on dit de ce nom :

Depuis Wigton jusqu’au pied d’Ayr,
Et sous les rochers nus de Crie,
Nul ne pourrait se donner l’air
De tenir sans saint Kennedie. »

— Alors, dit le sous-prieur, le projet qu’avait lord James de venir vers le Sud n’ayant pas de suite, voilà ce qui a attiré à Henri Warden une froide réception au château d’Avenel.

— Elle n’aurait pas été si mauvaise, dit le maraudeur, car mon maître était dans une grande incertitude sur ce qu’il devait faire dans ces temps de trouble, et il aurait à peine osé maltraiter un homme qui lui était envoyé par un chef aussi terrible que lord James.

« Mais, pour vous dire la vérité, je ne sais quel diable a tenté le vieil homme de se mêler de blâmer mon maître d’avoir pris la liberté chrétienne de vivre en concubinage avec Catherine de Newport. Ainsi le rameau de paix est brisé entre eux, et maintenant vous pouvez avoir mon maître et toutes les forces qu’il peut lever, à votre disposition, car lord James n’a jamais pardonné une insulte, et s’il vient à avoir la supériorité, il prendra la tête de Julien d’Avenel, quand même il serait le dernier qui portât ce nom, et en vérité il n’y en a pas d’autre, excepté ce brin de fille qui est à la tour de Glendearg. Et maintenant je vous ai dit sur les affaires de mon maître plus qu’il ne m’en saurait gré, mais vous m’avez déjà rendu un grand service, et je peux avoir encore besoin de votre secours.