porte de derrière ; et après lui avoir cordialement serré la main, et lui avoir réitéré la promesse de le tenir au courant de ce qui se passerait à Cumnor-Place, il le laissa commencer son voyage solitaire.
CHAPITRE IX.
LE MAGISTER.
Comme il avait été jugé prudent par Tressilian lui-même, aussi bien que par Giles Gosling, que notre voyageur nocturne évitât d’être vu dans les environs de Cumnor par les gens que le hasard pourrait faire sortir de grand matin, l’aubergiste lui avait tracé un itinéraire de chemins de traverse et de sentiers qui devaient le conduire jusqu’à la grande route de Marlborough.
Mais, de même que tant d’autres, les avis de cette espèce sont plus aisés à donner qu’à suivre, et tant à cause de la complication du chemin et de l’obscurité de la nuit, qu’à cause de son ignorance du pays et des sombres réflexions dans lesquelles il était plongé, Tressilian avança si lentement, que le jour naissant le trouva seulement dans la vallée de White-Horse, célèbre par la défaite qu’y essuyèrent jadis les Danois. Mais pour surcroît de malheur, son cheval s’était déferré d’un des pieds de devant, accident qui menaçait d’interrompre son voyage. Son premier soin fut de demander la demeure d’un maréchal. Mais ses questions, à ce sujet, n’eurent aucun résultat, parce que deux paysans qui se rendaient à leurs travaux, et auxquels il s’adressa, soit stupidité, soit manque de complaisance, ne lui firent que de courtes et insignifiantes réponses. Cependant voulant soulager, autant qu’il lui était possible, la souffrance que causait à son infortuné compagnon de voyage la perte de son fer, il mit pied à terre, et conduisit son cheval par la bride.