Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 15, 1838.djvu/156

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cette honte sur le front de cette infortunée. Vous m’aiderez donc à obtenir de sir Hugh les pouvoirs nécessaires. »

Le ministre lui promit son assistance, et l’amateur de blason exprima son adhésion d’un signe de tête.

« Il faut aussi que vous vous teniez prêts à rendre témoignage, dans le cas où vous en seriez requis, de l’hospitalité toute cordiale que votre patron exerçait à l’égard de ce traître odieux, tandis que celui-ci travaillait à séduire sa malheureuse fille.

— Dans le principe, dit le ministre, elle ne parut pas goûter beaucoup sa compagnie ; mais en dernier lieu, je les ai vus souvent ensemble.

Séant dans le salon, dit Mumblazen, et passant dans le jardin.

— Je les ai rencontrés une fois par hasard, dit le pasteur, dans le bois du sud, un soir de ce printemps. Varney était enveloppé d’un manteau brun, de telle façon que je ne vis pas sa figure. Ils se séparèrent précipitamment dès qu’ils m’entendirent agiter le feuillage, et je remarquai qu’elle tourna la tête, et le suivit long-temps des yeux.

— Le cou regardant, dit l’amateur de blason.

— Et le jour de sa fuite, qui était la veille de la Saint-Austin, je vis le domestique de Varney, vêtu en livrée, qui tenait le cheval de son maître et le palefroi de miss Amy, sellés, bridés, prêts à partir, derrière le mur du cimetière.

— Et maintenant on la trouve enfermée dans une retraite mystérieuse, dit Tressilian. Le scélérat est donc pris sur le fait ; je voudrais qu’il niât son crime, pour que je pusse le lui faire avouer le pied sur sa gorge de traître. Mais il faut que je fasse mes préparatifs de voyage. Vous, messieurs, disposez sir Hugh à me donner les pouvoirs nécessaires pour agir en son nom. »

À ces mots Tressilian quitta l’appartement.

« Il est trop ardent, dit le ministre, et je prie Dieu de lui accorder la patience nécessaire pour agir à l’égard de Varney comme il convient.

— Patience et Varney ! dit Mumblazen, c’est pire que métal sur métal dans l’art héraldique. Ce Varney est plus faux qu’une sirène, plus rapace qu’un griffon, plus venimeux qu’une vipère, et plus cruel qu’un lion rampant.

— Je ne sais cependant, dit le ministre, si, dans l’état où se trouve Hugh Robsart, nous pouvons légalement lui demander de