Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 18, 1838.djvu/301

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être traité conformément aux lois de l’Angleterre, et je demande à connaître de quoi nous sommes accusés et par quelle autorité nous sommes arrêtés. — Autre sottise ! » s’écria l’impétueux chevalier. « La mère parle de charité à un puritain, et le fils parle de lois à un rebelle, à une tête-ronde ! De qui crois-tu donc qu’il ait reçu un mandat ? Ce ne peut être que du parlement ou du diable. — Qui parle de parlement ? » s’écria quelqu’un qui entrait ; et Peveril reconnut le personnage officiel qu’il avait vu chez le marchand de chevaux, et qui se présenta alors avec toute l’importance d’une autorité supérieure. « Qui parle de parlement ? demanda-t-il encore. Je vous promets qu’on a trouvé dans cette maison de quoi convaincre trente conspirateurs. Voici des armes, et une ample provision : montrez-les, capitaine. — Ce sont précisément les mêmes, » dit le capitaine en s’approchant, « dont j’ai parlé dans ma narration imprimée, qui a été mise sous les yeux de l’honorable chambre des communes. La demande en a été faite par le vieux Vander Huys de Rotterdam, par ordre de don Juan d’Autriche, pour le service des jésuites. — Par le jour qui nous éclaire, dit sir Geoffrey, ce sont les piques, les mousquets, et les pistolets qui ont été relégués au grenier après la bataille de Naseby ! — Et voici, dit le camarade du capitaine, Everett, des ornements de prêtre, des chasubles, des missels, des images auxquelles les papistes adressent leurs prières et devant lesquelles ils s’inclinent. — La peste soit de ton glapissement nasillard ? dit sir Geoffrey. Le coquin prend les vieux vêtements de ma grand’mère pour des ornements de prêtre, et le volume des histoires d’Owlenspiegel[1] pour un missel papiste ! — Mais que veut dire ceci, maître Bridgenorth ? » dit Topham en s’adressant au magistrat ; « Votre Honneur a donc eu de la besogne ainsi que nous ; et tandis que nous dénichions ces babioles, vous avez donc attrapé un autre coquin ? — Je pense, Monsieur, dit Julien, que si vous voulez consulter le mandat dont vous êtes porteur, lequel, si je ne me trompe, doit contenir les noms des personnes que vous êtes chargé d’arrêter, vous n’avez aucun droit de m’arrêter. — Monsieur, » dit l’officier en prenant un air d’importance, « je ne sais pas qui vous êtes, mais je voudrais que vous fussiez le premier homme de l’Angleterre, afin que je pusse vous apprendre le

  1. Nom forgé à ce qu’il paraît. Si l’on en faisait la décomposition, on y trouverait owl, mot anglais qui signifie hibou, et spiegel, mot allemand qui veut dire miroir ; et en liant ce mot le génitif allemand, on aurait miroir au hibou. a. m.