Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 19, 1838.djvu/141

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en rien des réponses évasives qui ont déjà été faites à ses justes plaintes, je ne puis espérer qu’elle suffise pour rétablir la paix et l’amitié entre la France et la Bourgogne. — Il en sera ce qu’il plaira à Dieu, dit le roi. Ce n’est point par crainte des armes de votre maître, mais uniquement pour l’amour de la paix, que je fais une réponse aussi modérée à ses reproches injurieux. Continue à remplir ton message. — La seconde demande de mon maître, dit l’ambassadeur, est que Votre Majesté cesse de se livrer à des menées sourdes et clandestines avec ses villes de Gand, de Liège et de Malines. Il requiert Votre Majesté de rappeler les agents secrets par le moyen desquels le mécontentement est entretenu chez ses bons citoyens de Flandre, et de bannir de vos domaines, ou plutôt de livrer à leur seigneur suzerain, pour être punis comme ils le méritent, ces traîtres qui, après avoir abandonné le théâtre de leurs machinations, n’ont trouvé que trop facilement un refuge à Paris, à Orléans, à Tours, et en d’autres villes de France. — Dites au duc de Bourgogne, répliqua le roi, que je n’ai aucune connaissance des sourdes menées dont il m’accuse d’une manière aussi injurieuse ; que mes sujets de France ont des relations fréquentes avec les bonnes villes de Flandre, dans l’objet de profiter des avantages mutuels que leur procure la liberté du commerce entre les deux pays, commerce qu’il serait tout aussi contraire aux intérêts du duc qu’aux miens de vouloir interrompre ; enfin, que nombre de Flamands ont fixé leur résidence dans mon royaume, où ils jouissent de la protection des lois pour les mêmes causes ; mais il n’en est pas un, à notre connaissance, qui s’y soit retiré par suite de trahison ou de révolte contre le duc. Poursuivez : vous avez entendu ma réponse. — Comme la précédente, sire, je l’ai entendue avec peine ; car elle n’est ni assez directe ni assez explicite pour que le duc mon maître veuille l’accepter en réparation d’une longue suite de machinations secrètes, qui, bien que Votre Majesté les désavoue maintenant, n’en sont pas moins certaines… Mais je continue d’exposer l’objet de ma mission… Le duc de Bourgogne requiert en outre le roi de France de renvoyer sans délai dans ses domaines, et sous bonne et sûre garde, les personnes d’Isabelle, comtesse de Croye, et de sa parente et tutrice, la comtesse Hameline, de la même famille, attendu que ladite comtesse Isabelle, qui, par les lois du pays et l’inféodalité de ses terres, est pupille dudit duc de Bourgogne, a fui hors du territoire de son suzerain, et s’est dérobée à la surveillance que, comme prince soigneux et