Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 21, 1838.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lai, si votre knave qui demande le jugement, avec votre bonne grâce, sur le siège du roi peut placer ce siège. »

À cette adresse le graff répondait :

« Tandis que le soleil lance ses rayons aussi bien sur les valets que sur les maîtres, je déclarerai la loi de puissance selon le droit. Placez le siège vrai et carré du roi, qu’il le mesure même, en vue de la justice, qu’il soit donné, à la vue de Dieu et de l’homme, au plaignant, de faire sa plainte, et à celui qui se défend, sa réponse, — s’il est possible. »

Conformément à cette permission, le frohner plaçait le siège du jugement dans le milieu du terrain, et alors il parlait pour la seconde fois.

« Sire graff, brave maître, je rappelle à Votre Honneur que je suis votre valet ; dites-moi donc, dans la sincérité de la loi, si la mesure est sûre et toujours la même ; si elle est bonne pour le riche comme pour le pauvre, pour juger les questions territoriales et la condition des individus ; dites-moi si vous fuirez la perdition. »

Et en parlant ainsi il apportait la mesure sur le terrain. Le graff commençait alors à en faire l’essai en mettant son pied droit contre elle, et il était suivi par les autres échevins libres, rangés selon l’ordre de leur âge. La longueur de la mesure étant ainsi reconnue, le frohner parlait pour la troisième fois, disant :

« Sire graff, puis-je me servir ouvertement de votre mesure et du libre siége-de-jugement du roi, sans vous mécontenter ? »

Et le graff répondait :

« Je permets ce qui est juste et je défends ce qui est mal, sous peine d’être puni selon mes vieilles lois. »

On s’occupait alors de mesurer le lieu mystique, ce que l’on faisait en portant la mesure en long et en travers ; le graff se plaçait dans le siège du jugement, donnait l’ordre d’assembler les échevins libres, et les avertissait de prononcer leur jugement selon le droit et la justice.

« En ce jour, d’un consentement unanime et à la clarté du soleil, une Cour en plein champ a été établie ici, en plein jour. Entrez, vous qui le pouvez. La mesure est reconnue juste ; déclarez vos jugements sans délai, et que vos sentences soient fidèlement rendues pendant que le soleil brille encore dans le ciel. »

Les échevins libres donnaient leur jugement d’après la pluralité des voix.

Après avoir observé que l’auteur d’Anne de Geierstein avait, parce qu’on appelle une licence poétique très excusable, transporté