Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 21, 1838.djvu/230

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Les autres députés s’inclinèrent en signe d’assentiment, et le conseil se sépara pour se préparer à marcher de nouveau vers la Bourgogne.

CHAPITRE XVII.

LE GUIDE.

Sur le côté de la montagne couverte de bruyère brillait le dernier rayon du jour, et riche de nombreuses couleurs étincelantes, il se reflétait gaîment dans le Rhin.
Southey

Le marchand anglais fut dès lors consulté par les commissaires suisses dans tous leurs mouvements. Il les exhorta à continuer en toute hâte leur route, de manière à porter eux-mêmes au duc la nouvelle de l’affaire de La Ferette, et de prévenir ainsi toute rumeur moins favorable sur leur conduite en cette occasion. En conséquence Philipson recommanda aux députés de congédier aussitôt leur escorte, dont les armes et le nombre pourraient donner de l’ombrage et exciter les soupçons, tandis qu’elle n’était pas assez considérable pour les défendre, et d’avancer eux-mêmes, à grandes journées et à cheval, vers Dijon ou vers tout autre endroit où le duc pouvait se trouver.

Cette proposition fut néanmoins combattue par la personne même qui avait été jusque là la plus docile de la troupe et l’écho habituel des désirs du landamman. Dans la présente occasion, bien qu’Arnold Biederman déclarât l’avis de Philipson excellent, Nicolas Bonstetten se tint dans une opposition absolue et insurmontable, attendu que, comme jusqu’alors il s’en était remis à ses propres jambes du soin de transporter son corps d’un lieu à un autre, il ne voulut jamais se laisser convaincre de s’abandonner à la discrétion d’un cheval. Comme il n’y eut pas moyen de changer sa résolution, il fut finalement décidé que les deux Anglais poursuivraient leur voyage avec toute la célérité possible, et que le plus âgé d’entre eux apprendrait au duc, sur la prise de La Ferette, ce dont il avait été lui-même témoin. Quant aux détails de la mort d’Hagenbach, le landamman l’assura qu’ils seraient envoyés au duc par une personne de confiance dont l’attestation sur ce sujet ne pourrait être révoquée en doute.

Ce plan fut adopté, vu que Philipson énonça la certitude d’obtenir promptement une audience du duc.