Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 25, 1838.djvu/202

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trée natale. S’il eût continué ses travaux littéraires habituels, il semble fort probable qu’à l’âge où il est déjà arrivé, le vase, pour employer le langage énergique de l’Écriture, se serait brisé à la fontaine ; et l’on ne peut guère, lorsqu’on a obtenu une part peu commune du plus inestimable des biens de ce monde, se plaindre que la vie, en avançant vers son terme, soit accompagnée de troubles et d’orages. Ces maux ne l’ont pas affecté, du moins, d’une manière plus pénible que ne le comporte nécessairement cette partie de la dette de l’humanité. De ceux dont les rapports avec lui, dans la carrière de la vie, auraient pu lui assurer quelque sympathie dans ses douleurs, plusieurs n’existent plus aujourd’hui ; et ceux qui peuvent encore assister à sa veille ici-bas ont droit d’attendre, dans la manière dont il endurera des maux inévitables, un exemple de fermeté et de patience que doit surtout donner un homme qui n’a point eu à se plaindre du sort pendant le cours de son pèlerinage.

L’auteur de Waverley doit au public une reconnaissance qu’aucune expression ne saurait rendre. Il peut lui être permis de penser que les facultés de son esprit, telles qu’elles sont, peuvent avoir une date différente de celles de son corps. Il pourra donc encore présenter à la bienveillance de ses amis, sinon des travaux qui se rapportent exactement à son ancien genre de littérature, du moins quelques essais différents qui ne donneront point lieu à la remarque :

Le vieillard trop long-temps est resté sur la scène.


Abbotsford, septembre 1831.


fin du château dangereux.