Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 27, 1838.djvu/34

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tumultueuses ; mais la guerre vint à languir et fit place à une suite de trêves et de traités menteurs qui étaient conclus et enfreints sans beaucoup de cérémonie. Les forces des deux partis étaient peut-être plus également balancées que celles des rois d’Angleterre et d’Écosse ne l’avaient encore été ou ne le furent depuis. Le manque de discipline qui affaiblissait l’armée de David se trouvait compensé par la trahison qui, travaillant toujours dans le camp d’Étienne, éclatait sans cesse par la révolte de quelqu’un de ses barons. Étienne tâcha d’obtenir la paix avec l’Écosse par la cession de tout le pays découvert du Northumberland et du Cumberland dont il se réservait toutefois les châteaux et les places fortes, afin de pouvoir, par ce moyen, reconquérir bientôt, dans un moment plus favorable, le territoire qu’il cédait alors. David devina ce calcul, et voyant bien que ses seules forces ne suffiraient pas pour placer Mathilde sur le trône, il ne chercha plus, ce qui est la politique habituelle des auxiliaires, qu’à augmenter son territoire le plus possible, par des conquêtes ou par des conventions, quand même le prix en devrait être l’abandon de la cause pour laquelle il avait pris les armes. En conséquence, il envahit le Northumberland en l’année 1138, à une époque où Étienne était si rudement pressé dans le sud, qu’il lui fallut abandonner les barons du nord à leur propre défense. Ces braves guerriers, toutefois, ne voulurent pas se soumettre à un envahisseur, ou quelque déférence que plusieurs d’entre eux accordassent volontiers au mérite personnel du roi écossais, les horreurs commises par les Galwégiens et autres barbares tribus de l’armée de David firent lever tous les bras contre cette soldatesque infâme et contre son chef. Tristan, archevêque d’York, prélat dont l’énergie égalait la prudence, convoqua les barons de l’Angleterre septentrionale, et les exhorta à une résistance opiniâtre. Vieux et jeunes furent appelés au combat. Roger de Mowbray, presque enfant, fut amené à l’armée anglaise et placé à la tête de ses nombreux vassaux. Walter de l’Espec, baron d’une grande renommée militaire, fut, malgré son grand âge, choisi pour généralissime. On érigea pour étendard au milieu du camp, un mât de navire, enfoncé dans un chariot à quatre roues, et auquel furent attachées les bannières de Saint-Pierre d’York, Saint-Jean de Beverley et Saint-Wilfred de Rippon. Au faîte et entourée de ces oriflammes était une boîte, sinon même un ciboire, renfermant une hostie consacrée. Le déploiement de cet étendard servit à donner