Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 27, 1838.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

res légèrement armées, ou birlins, et leurs habitudes de piraterie leur rendaient fort aisés. Somerled était à cette époque seigneur des îles, et commandait souvent de telles expéditions. Une paix fut faite en 1153 avec ce chef turbulent ; mais en 1153, dix années plus tard, il reprit les armes et fut tué dans une descente qu’il tenta à Renfren.

Les relations de Malcolm avec Henri d’Angleterre furent bien plus importantes. Ce Henri, deuxième du nom, avait juré, en 1149, que si jamais la couronne anglaise lui était dévolue, il mettrait le roi d’Écosse en possession de Carlisle et de tout le pays situé entre la Tweed et la Tyne ; mais, une fois sûrement établi sur le trône, au lieu de remplir sa promesse, il tâcha d’enlever à Malcolm les territoires dont il était encore possesseur dans les comtés septentrionaux, oubliant ainsi les obligations qu’il devait à son grand-oncle David et sa parenté avec le jeune roi, petit-fils du même prince. La jeunesse et l’inexpérience de Malcolm paraissent avoir été, en cette occasion, circonvenues par l’habileté de Henri, qui était en outre, sous le rapport de la puissance, infiniment supérieur au monarque écossais. Il semblerait même que le souverain d’Angleterre eût pris sur son parent une influence personnelle dont les sujets de celui-ci avaient lieu d’être jaloux. Malcolm céda à Henri tous ses domaines tant du Cumberland que du Northumberland ; et pour peu qu’on réfléchisse que son grand-père David n’était pas parvenu à les posséder d’une manière sûre, alors même qu’on était distrait par les guerres civiles d’Étienne et de Mathilde, il faudra avouer que son descendant, face à face avec Henri II qui était dans la plénitude d’un pouvoir incontesté, avait peu de chance d’en venir à un meilleur résultat. Il lui rendit encore hommage pour le Lothian, et ce, au grand scandale des historiens écossais, qui, s’imaginant que cet acte de Malcolm préjugea la question de l’indépendance écossaise, sont fort disposés à croire que le Lothian pour lequel hommage fut rendu à Leeds, ou en quelque autre lieu, diffère du Lothian véritable, qu’ils regardaient comme une partie originaire de l’Écosse. Mais cette croyance leur vient d’avoir conçu l’opinion absolument fausse que le Lothian conservait encore, au temps de Malcolm IV, le caractère qu’il avait long-temps eu de province intégrante du royaume écossais. Si les rois d’Écosse firent hommage pour le Lothian, c’est par la simple raison qu’il avait un district, une moitié même du Northumberland, qu’Eadulf-Cudel, comte saxon