Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 27, 1838.djvu/7

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AVERTISSEMENT


DE


L’AUTEUR.




L’auteur fut invité à écrire cette histoire d’Écosse de manière à ce qu’elle fût en harmonie avec des abrégés pareils qu’entreprenaient sir James Mackintosh, pour l’histoire d’Angleterre, et Thomas Moore, quant à celle d’Irlande. Quel homme de lettres, séduit par l’honneur de publier un livre en semblable compagnie, ne se fût empressé de s’imposer beaucoup de travail et de courir le risque de compromettre une renommée ? En la présente occasion néanmoins, la tâche de l’auteur, quoique peut-être encore téméraire, a été rendue plus facile ; car il venait d’achever les volumes intitulés : Contes d’un Grand-Père, extraits de l’histoire d’Écosse, à l’usage de son petit-fils.

Toutefois, le but et la teneur de ces deux ouvrages, c’est-à-dire les contes dont il vient d’être question et l’histoire qui va suivre, offrent d’extrêmes différences. Pour les contes, l’auteur, rejetant dans l’ombre, ou plutôt omettant tout ce qui pouvait, soit embarrasser l’intelligence, soit fatiguer l’attention de son jeune lecteur, désira seulement d’exposer à ses regards ce qu’il y avait de plus propre à captiver son imagination, et, se bornant aux faits, renvoya à une époque ultérieure la recherche des causes d’où ces faits étaient émanés.

Il se flatte, au contraire, que la présente histoire peut, jusqu’à un certain point, dévoiler au lecteur d’un âge moins tendre les vérités dont il doit être instruit, non simplement comme se rapportant à un petit royaume, mais comme formant un chapitre dans l’histoire générale de l’humanité. Puisque l’objet des deux ouvrages est si différent, leur contenu, bien que puisé aux mêmes sources, sera, on doit le reconnaître, tellement distinct, que, sans doute, l’enfant studieux, dont la soif d’apprendre croît sans cesse, lira avec plus de fruit peut-être, cette publication plus grave, après que celle qui était destinée à un âge moins avancé