Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 3, 1838.djvu/180

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Aux anciens jours de la Calédonie, ta voix ne restait pas ainsi muette parmi les fêtes et les jeux, lorsque le chant d’un amour sans espoir ou d’une gloire acquise enflammait les cœurs les plus timides et subjuguait les plus farouches. À chaque pause du barde, ton harmonie brûlante, élevée et sublime, retentissait au loin, captivait l’attention des jeunes beautés et les chefs orgueilleux ; car le double sujet de tes chants inspirés étaient les immortels exploits de la chevalerie et le regard sans tache du sexe qui embellit nos jours.

Réveille-toi, noble harpe du Nord, quelque inhabile que soit la main qui ose errer sur tes cordes magiques ; réveille-toi, quoique mon impuissance te rende à peine un faible écho de tes concerts du temps jadis, quoique je ne puisse tirer de toi que des sons durs et périssables, indignes d’une symphonie plus noble, comme celle que tu savais produire. Mais si un cœur palpite aux accords que j’essaierai sur toi, la corde magique n’aura pas inutilement vibré. Mets donc un terme à ton silence, aimable enchanteresse, et daigne ressusciter la magie de tes airs !

CHANT.

I.

Le cerf s’était désaltéré le soir dans le ruisseau où se jouent les pâles rayons de la lune, et il avait cherché l’ombrage des coudriers solitaires de Glenartney. Mais lorsque le soleil eut de son fanal d’or éclairé la cime de Benvoirlich, les longs aboiements des chiens se firent entendre sur le chemin rocailleux, en même temps qu’au loin retentissaient les cors de chasse et le galop des chevaux.

II.

Comme un chef qui entend crier la sentinelle : « Aux armes ! l’ennemi assiège les murailles, » le monarque au panache de