Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/26

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sont donc entièrement de la composition de l’auteur, qui les reconnaît aujourd’hui, toujours à l’exception des citations avouées, et des plagiats involontaires et non prémédités, dont celui qui a beaucoup lu et beaucoup écrit peut difficilement se garder. Les manuscrits originaux existent tous, et ils sont (horresco referens) entièrement écrits de la main de l’auteur, excepté ceux des années 1818 et 1819 : me trouvant à cette époque atteint d’une maladie grave, je fus obligé d’implorer le secours d’un ami, qui me servit de secrétaire.

Le nombre des personnes auxquelles le secret fut nécessairement confié ou communiqué par hasard, s’élevait, je crois, à douze au moins. Je leur sais gré de la fidélité qu’elles ont gardée, jusqu’à ce que le dérangement des affaires de mes éditeurs, messieurs Constable et compagnie, et l’exposition de leurs livres de compte, qui en fut nécessairement la suite, eussent rendu désormais le secret impossible. Les particularités concernant l’aveu que je me déterminai à faire ont été publiquement développées dans l’Introduction des Chroniques de la Canongate.

L’Avertissement préliminaire a donné une esquisse de l’objet de cette édition. J’ai quelque raison de craindre que les notes qui accompagnent les romans, tels qu’ils sont publiés aujourd’hui, ne semblent trop diffuses ou trop personnelles à l’auteur. Je puis dire pour me justifier que cette publication devait être posthume. D’ailleurs, ne doit-on pas permettre aux vieillards de parler longuement, puisque, d’après l’ordre de la nature, ils n’ont plus que peu de temps à parler ? En préparant la présente édition, j’ai fait tout ce qu’il était possible pour expliquer la nature des matériaux, et le parti que j’en ai tiré. Il est probable que je ne reverrai et ne relirai jamais ces ouvrages. Il me reste à éprouver si le public (comme un enfant à qui on fait voir une montre) trouvera, après avoir considéré l’extérieur avec une scrupuleuse attention, quelque nouvel intérêt à visiter l’objet en lui-même, ainsi que les diverses parties qui le composent.

Je reconnais avec une sincère gratitude que Waverley et ses successeurs ont eu leur jour de faveur et de popularité, et, imitant la prudence d’une beauté dont le règne a été un peu long, l’auteur a essayé de suppléer avec le secours de l’art, aux charmes que la nouveauté ne peut plus offrir. En enrichissant cette édition des dessins des artistes les plus célèbres, les éditeurs se