Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/28

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APPENDICES


JOINTS À LA PRÉFACE GÉNÉRALE.




{{c|N° 1[1]. Fragment d’un roman qui devait être intitulé

THOMAS-LE-RIMEUR.


CHAPITRE PREMIER.


Le soleil allait disparaître derrière les montagnes éloignées de Liddesdale, et on apercevait quelques habitants du village de Hersildoun, disséminés et saisis d’épouvante ; ils étaient occupés à réparer leurs demeures ruinées qu’une bande dévastatrice d’Anglais, habitants des frontières, avait réduites en cendres. Une tour élevée, construite au milieu du village, était le seul objet qui n’offrît point l’apparence de la dévastation. Elle était entourée de murailles, et la porte extérieure fermée au moyen de barres et de verroux. Les arbrisseaux et les ronces qui croissaient autour, et dont les branches s’étaient frayé sous la porte un passage, montraient évidemment qu’elle n’avait pas été ouverte depuis nombre d’années. Les chaumières des environs avaient été réduites en cendres, et cette masse qui paraissait déserte et désolée n’avait point eu à souffrir de la violence des brigands. Les infortunés qui s’efforçaient de réparer leurs misérables huttes avant la chute du jour, semblaient négliger l’abri bien préférable que leur offrait cette tour, abri qu’ils pouvaient se procurer sans être néanmoins obligés de se livrer au travail.

Avant que le jour eût entièrement fait place à la nuit, un chevalier, couvert d’une riche armure, montant une superbe haquenée, traversait lentement le village. Son cortège se composait d’une dame, jeune et belle en apparence, qui se tenait à ses côtés sur un palefroi aux crins de diverses couleurs ; d’un écuyer portant son casque et sa lance, et conduisant son cheval de bataille, coursier plein de feu et couvert de riches harnais. Un page et

  1. Qu’on ne pense pas que ces fragments soient donnés ici comme possédant en eux-mêmes une valeur intrinsèque ; mais aux yeux de quelques personnes ils peuvent contenir un certain degré d’intérêt. C’est ainsi que les premières épreuves d’une gravure plaisent à ceux qui ont vu des ouvrages plus parfaits du même artiste.