Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/33

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Cheviot. Je crains bien qu’il ne vienne ici avec quelque mauvais dessein. Mais si le lord de Cessford est près de ces lieux, il n’osera se porter à aucun outrage, à moins d’être provoqué. »

« J’ai entendu parler de ce chef, dit le baron ; avertissez-moi de son arrivée. Et vous, Rodolphe (parlant au plus âgé des archers), faites une garde sévère. Adelbert (s’adressant au page), préparez mes armes. » Le page fit un salut, et le baron se retira dans la chambre de lady Isabelle, pour lui expliquer la cause du

tumulte

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Voilà tout ce qui a été écrit de ce roman projeté ; il devait rouler principalement sur une fable superstitieuse reconnue pour être véritable dans cette partie des frontières où l’auteur avait sa résidence, et où l’on disait qu’avait fleuri le fameux Thomas de Hersildoun, appelé le Rhymer[1], sous le règne d’Alexandre III, roi d’Écosse. Ce personnage, le Merlin[2] écossais, que la tradition regarde comme le héros de quelques-unes des aventures attribuées par les bardes bretons à Merlin le Calédonien ou le sauvage, était et est encore connu comme un magicien, un poète et un prophète. Les habitants du pays rapportent qu’il vivait dans la terre de Facry, et ils s’attendent à le voir reparaître lors d’une grande convulsion de la société, dans laquelle il doit jouer un rôle remarquable : tradition commune à toutes les nations, ainsi que le prouve la ferme croyance des mahométans au sujet de leur douzième Iman.

Il y a quelques années vivait, sur les limites qui séparent l’Angleterre de l’Écosse, un maquignon jovial et bavard, remarquable par son caractère intrépide et peu soucieux : aussi était-il l’objet de l’admiration de ses voisins, auxquels même il inspirait quelque crainte. Un soir, il traversait au clair de lune le marais de Bowden, vers la partie occidentale des coteaux d’Eildon, théâtre des prophéties de Thomas-le-Rimeur, et souvent mentionné dans son histoire ; comme il conduisait une paire de chevaux dont il n’avait pu se défaire, il rencontra un homme, dont l’air était vénérable et le costume singulièrement antique, et qui, à sa grande surprise, lui demanda le prix de ses chevaux, et commença à marchander avec lui. Pour Canobie Dick, car c’est ainsi que nous appellerons notre marchand, une pratique était

  1. Le rimeur. a. m.
  2. Barde écossais. a. m.