Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/171

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CHAPITRE XXIV.

LA FERME.


Le Liddell a entendu jusqu’à ce jour ses bords résonner des plaintes des paysans amoureux, qui murmurent sur un mode dorique, ne connaissant pas la poésie : jamais ruisseau plus pur n’a coulé vers l’Océan.
L’art de préserver sa santé.


Les fermiers actuels du sud de l’Écosse sont plus avancés que leurs pères dans la civilisation, et les mœurs que je vais décrire ont entièrement disparu, ou sont en grande partie modifiées. Sans perdre de leur simplicité champêtre, ils cultivent maintenant des arts inconnus aux générations qui les ont précédés, et non seulement savent améliorer leurs terres, mais encore se procurer toutes les douceurs de la vie. Leurs maisons sont plus commodes, leurs habitudes de vie sont plus en harmonie avec celles du monde civilisé, et le luxe de la science, celui que l’on doit préférer, a fait de grands progrès au milieu de leurs collines durant ces trente dernières années. Les excès de la boisson, qui étaient anciennement leur principal défaut, deviennent chaque jour plus rares, tandis que leur hospitalité, toujours aussi franche et aussi libérale qu’auparavant, est, en général, de meilleur ton et moins prodigue.

« Hé, diable ! la femme, » s’écria Dandie Dinmont en se débarrassant de ses embrassements, mais avec un regard où se peignait le plaisir et l’amour ; « diable ! Ailie : ne voyez-vous pas un étranger ? »

Ailie se tourna vers Brown pour lui faire ses excuses. « En vérité, j’étais si charmée de revoir mon mari que… Mais, grand Dieu !