Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/425

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vient de se passer. Qu’on me laisse seul pendant une heure, et qu’on enlève ce cadavre, mille tonnerres ! »

Mac-Morlan donna l’ordre de faire ce que demandait ce scélérat ; on lui donna tout ce qu’il fallait pour écrire, et on le laissa seul. Mais quand on rentra dans sa chambre, on trouva que ce déterminé brigand avait prévenu la justice. Après avoir détaché une sangle de son lit, il l’avait attachée à un os, reste de son dîner de la veille, qu’il avait enfoncé entre deux pierres, aussi haut qu’il avait pu en s’élevant sur la barre de fer. Puis, ayant glissé son cou dans un nœud coulant, il avait eu le courage de se tenir suspendu en l’air, dans la position d’un homme à genoux, jusqu’au moment où les forces lui avaient manqué. La lettre qu’il avait écrite à ses armateurs, bien que principalement relative à des affaires de commerce, contenait beaucoup de passages relatifs au jeune Ellangowan, comme il l’appelait, et elle confirma pleinement les dépositions de Meg Merrilies et de son neveu.

Pour en finir avec ces misérables, j’ajouterai que Mac-Guffog perdit sa place, malgré la déclaration (qu’il offrait de confirmer par serment) qu’il avait enfermé Glossin dans sa chambre. Ce récit obtint foi de M. Skriegh, et autres personnes amoureuses du merveilleux, qui maintinrent toujours que l’ennemi des hommes avait réuni ces deux misérables, afin qu’ils comblassent la mesure de leurs crimes, et qu’ils reçussent leur juste châtiment par le meurtre et le suicide.



CHAPITRE LVIII.

CONCLUSION.


Pour conclure… la fin de toute l’histoire.
Le doyen Swift.


Glossin étant mort sans héritier, et sans avoir payé le prix du domaine d’Ellangowan, ce domaine retomba dans les mains des créanciers de M. Godefroi Bertram, dont les droits étaient pourtant sujets à contestation, au cas que Henri Bertram se fît reconnaître pour héritier substitué. Ce jeune homme confia la direction de ses affaires à messieurs Mac-Morlan et Pleydell, en leur disant que, dût-il retourner aux Indes, il voulait que toute dette légitimement contractée par son père fût payée aux créanciers. Mannering, qui était présent, lui serra cordialement la main, et de ce