Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/161

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barns. « Il faut que je me rende sans délai à Fairport, que je puis être obligé de quitter d’un moment à l’autre. Je n’oublierai jamais, monsieur Oldbuck, les bontés que vous avez eues pour moi.

— Vous n’avez pas reçu de mauvaises nouvelles, j’espère, dit l’Antiquaire.

— Elles sont très mélangées ; adieu. Dans la bonne ou la mauvaise fortune, je conserverai toujours le souvenir de l’intérêt que vous m’avez témoigné.

— Mais… mais… arrêtez-vous donc un moment… si… si… (faisant un effort sur lui-même) si vous éprouviez quelque embarras pécuniaire, j’ai cinquante… cent guinées même à votre service, jusqu’à la Pentecôte, ou en vérité pour tout le temps que vous voudrez.

— Je vous suis bien reconnaissant, monsieur Oldbuck ; mais, us ce rapport, je suis amplement pourvu, dit son mystérieux ami. Veuillez m’excuser, je ne suis réellement pas en état de soutenir une plus longue conversation ; je vous écrirai ou vous verrai avant de quitter Fairport, dans le cas où je m’y trouverais forcé. » En finissant ces mots, il serra affectueusement la main de l’Antiquaire, et, sans écouter d’autre question, se mit à marcher rapidement vers la ville.

« Tout cela est fort extraordinaire, dit Oldbuck ; mais il y a dans ce garçon quelque chose que je n’ai jamais pu pénétrer, et cependant il m’est impossible de prendre mauvaise opinion de lui. Il faut que je rentre et que j’aille éteindre le feu dans la chambre verte, ajouta-t-il, car il est bien sûr qu’aucune de mes femelles n’oserait s’y risquer après le crépuscule.

— Et comment vais-je m’en retourner à la maison ? demanda en pleurant le désolé fils de la poste.

— La nuit est belle, dit le mendiant en regardant le ciel, autant vaut-il que je retourne à la ville pour prendre soin de l’enfant.

— Vous ferez bien, Édie. » Et fouillant dans la vaste poche de a veste jusqu’à ce qu’il eût trouvé ce qu’il cherchait : « Tenez, ajouta l’Antiquaire, voilà six pences pour vous acheter du tabac à priser. »