Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/118

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la mériter, pour vous prouver au besoin ma reconnaissance. Mais encore, avec votre permission, le projet de Votre Excellence me semble inexécutable tant que les commissaires au séquestre resteront en possession de Woodstock. Le vieux chevalier et son fils, et bien plus encore un fugitif tel que celui auquel Votre Honneur a fait allusion, se garderont bien d’approcher du château avant que les envoyés du parlement s’en soient éloignés. — C’est de cela même que je t’entretiens depuis si long-temps ; je t’ai dit qu’il me répugnait un peu de déposséder les commissaires au séquestre pour un si léger motif, et de ma propre autorité, quoique j’aie peut-être assez de puissance dans le gouvernement pour prendre cet acte sur ma responsabilité, et ensuite pour mépriser les murmures de ceux qui m’en blâmeraient. Bref, je me soucierais peu d’user de mes privilèges et de faire essai de leur force, contre le pouvoir d’une commission nommée par d’autres, sans nécessité, ou du moins sans une grande perspective d’avantage… Enfin, si ton colonel veut entreprendre, par amour pour la république, d’aviser aux moyens de prévenir le plus imminent des périls qu’elle ait à redouter, et qui résulterait de l’évasion du Jeune Homme ; s’il veut faire tous ses efforts pour l’arrêter, je te donnerai un ordre qui enjoindra à ces commissaires du séquestre d’évacuer sans délai le château, et à une compagnie de mon régiment qui est cantonné à Oxford, d’employer la force pour les en chasser s’ils opposaient la moindre résistance, oui, quand bien même il faudrait, pour l’exemple, faire sortir Desborough le premier, quoiqu’il soit le mari de ma sœur. — J’espère, monsieur, dit Wildrake, pouvoir, avec votre ordre tout puissant, expulser les commissaires, sans avoir besoin de recourir à vos très braves et très dévoués soldats. — C’est ce qui m’inquiète le moins : j’aurais plaisir à voir le plus redoutable d’entre eux demeurer après que je lui aurais intimé l’ordre de partir… exceptant toujours la respectable Chambre au nom de laquelle nous remplissons notre commission, mais dont les mesures politiques seront en défaut avant qu’elle ait eu le temps de les changer. Avant tout, ce qui m’importe principalement, c’est de savoir si ton maître voudra favoriser une intrigue qui promet de si grands avantages. Je suis bien convaincu qu’un homme adroit comme toi, qui as été dans le camp des Cavaliers, peut reprendre à volonté ses habitudes de débauche et ses plaisirs profanes, découvrir où ce Stuart s’est caché, où le jeune Lee visitera son vieux père en personne, où il lui écrira, et enfin où il entretiendra avec