Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/209

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tout ce qui languit. Quand les laides et les imbéciles se jettent dans les couvents, c’est une inspiration divine qui leur fait quitter le monde, où elles ne paroissent que pour faire honte à leur auteur. Sur votre sujet, Madame, c’est une vraie tentation du diable, lequel envieux de la gloire de Dieu, ne peut souffrir l’admiration que nous donne son plus bel ouvrage. Vingt ans de psaumes et de cantiques chantés dans le chœur, ne feront pas tant pour cette gloire, qu’un seul jour que votre beauté sera exposée aux yeux du monde. Vous montrer, est votre véritable vocation : c’est le culte le plus propre que vous puissiez lui rendre. Si le temps a le pouvoir d’effacer vos traits, comme il efface ceux des autres ; s’il ruine un jour cette beauté que nous admirons, retirez-vous alors ; et après avoir accompli les volontés de celui qui vous a formée, allez chanter ses louanges dans le couvent. Mais suivez la disposition qu’il a faite de votre vie ; car si vous prévenez l’heure qu’il a destinée pour votre retraite, vous trahirez ses intentions, par une secrète complaisance pour son ennemi.

Un de vos grands malheurs, Madame, si vous écoutez cet ennemi, c’est que vous n’aurez à vous prendre de tous vos maux qu’à vous-même. Madame la Connétable rejette les siens sur la violence qu’on lui fait. Elle a les cruau-