Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/26

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on ne me donne pas quarante ans ; s’il faut faire un long voyage avec le vent et la pluie : quelle santé que celle de M. de Saint-Évremond ! Veux-je approcher ma tête de la sienne, sentir des cheveux et baiser le bout de l’oreille, on me demande si j’ai connu Mme Gabrielle[1], et si j’ai fait ma cour à Marie de Médicis. Le papier me manque : je vous prie de me mettre au rang des amis solides, immédiatement après M. de Canaples[2]. Miracle d’amour est votre servante[3].

  1. Gabrielle d’Estrées, maîtresse de Henri IV.
  2. Alphonse de Créqui, marquis de Canaples, qui a été ensuite duc de Lesdiguières.
  3. Indépendamment de ces lettres au comte d’Olonne, il en est une autre, de date plus ancienne, qui eut une certaine publicité ; dont les copies furent répandues dans le monde, et ne parvinrent à l’impression, dans les recueils de Barbin, qu’avec des altérations qui la rendoient méconnoissable. Lorsque Des Maizeaux la remit sous les yeux de Saint-Évremond, le vieillard écrivit en marge : Tout est changé : point de moi, comme elle est. Nous nous sommes donc abstenus de la reproduire ici, avec d’autant moins de regret qu’elle se rapporte à des événements de société dont nous ignorons l’histoire et les détails. Il y est question, probablement, d’un projet de mariage du comte d’Olonne avec Mademoiselle de Leuville, et d’une singularité de voyage, par le coche d’Orléans, qui ne fut point approuvée du commandeur de Souvré, ni du commandeur de Jars. Saint-Évremond ne voulut pas refaire cette lettre. Telle qu’elle est imprimée, elle est dépourvue d’intérêt.