Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/280

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jetés dans mes intérêts contre elle ; mais M. de Miremont a eu tort : la qualité de Prince-Colonel, et les extases étudiées en sa faveur, devoient l’empêcher de prendre parti, si impétueusement, pour les habitants du Gigeou. Mlle Bragelonne est née pour souffrir : si je suis rebuté aujourd’hui, je serai bien traite demain ; et cette inégalité est assez obligeante pour une vieillesse comme la mienne, qu’on pourroit, avec raison, mépriser toujours. Il m’a donc fallu laisser l’humeur en repos, l’abandonnant à l’injustice de M. de Miremont et aux larmes de Mlle Bragelonne. Mais il n’y a rien dont la persévérance ne vienne à bout : j’ai tourné ma curiosité chagrine sur votre goût pour le chant, et j’ai trouvé heureusement de quoi vérifier le proverbe, qu’il n’y a rien de parfait en ce monde. Vous l’allez voir, madame, dans les vers que je vous envoie ; et j’espère que vous ne voudrez pas démentir une sentence établie et autorisée depuis si longtemps.

Vous êtes la reine des belles,
La reine des spirituelles ;
Mais sur votre goût pour le chant
Nous ne vous admirons pas tant, etc., etc.