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CII.

RÉPONSE DE SAINT-ÉVREMOND, À LA LETTRE DE LA
FONTAINE À MADAME LA DUCHESSE DE BOUILLON.

Si vous étiez aussi touché du mérite de Mme de Bouillon, que nous en sommes charmés, vous l’auriez accompagnée en Angleterre, où vous eussiez trouvé des dames qui vous connoissent autant par vos ouvrages, que vous êtes connu de Mme de la Sablière, par votre commerce et votre entretien. Elles n’ont pas eu le plaisir de vous voir, qu’elles souhaitoient fort : mais elles ont celui de lire une lettre assez galante et assez ingénieuse, pour donner de la jalousie à Voiture, s’il vivoit encore. Mme de Bouillon, Mme Mazarin, et M. l’ambasadeur, ont voulu que j’y fisse une espèce de réponse. L’entreprise est difficile ; je ne laisserai pas de me mettre en état de leur obéir.

Je ne parlerai point des rois :
Ce sont des dieux vivants, que j’adore en silence ;
Loués à notre goût et non pas à leur choix,
Ils méprisent notre éloquence.
Dire de leur valeur ce qu’on a dit cent fois
Du mérite passé de quelqu’autre vaillance,