Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/372

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Donner un tour antique à de nouveaux exploits :
C’est, des vertus du temps, ôter la connoissance.
J’aime à leur plaire en respectant leurs droits ;
Rendant toujours à leur puissance,
A leurs volontés, à leurs lois,
Une parfaite obéissance.
Sans moi leur gloire a su passer les mers,
Sans moi leur juste renommée
Par toute la terre est semée :

Ils n’ont que faire de mes vers.

Mme de Bouillon se passeroit bien de ma prose, après avoir lu le bel éloge que vous lui avez envoyé. Je dirai pourtant qu’elle a des grâces qui se répandent sur tout ce qu’elle fait et sur tout ce qu’elle dit ; qu’elle n’a pas moins d’acquis que de naturel, de savoir que d’agrément. En des contestations assez ordinaires, elle dispute toujours avec esprit ; souvent, à ma honte, avec raison : mais une raison animée qui paroît de la passion aux connoisseurs médiocres, et que les délicats même auroient peine à distinguer de la colère, dans une personne moins aimable.

Je passerai le chapitre de Mme Mazarin, comme celui des rois, dans le silence d’une secrète adoration. Travaillez, monsieur, tout grand poëte que vous êtes, travaillez à vous former une belle idée, et malgré l’effort de votre esprit, vous serez honteux de ce que vous