Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/374

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Vous verriez fumer leurs autels
De l’encens de tous les mortels,
Tandis que morne et solitaire,
L’âme triste, l’esprit confus,
Vous vous sauveriez chez Homère,
Et passeriez les nuits avec nos Vossius,
À chercher dans un commentaire
Vos mérites passés qu’on ne connoîtroit plus.
Belle grecque, fameuse Hélène,
Ne quittez pas les tristes bords
Où règne votre ombre hautaine :
Tout règne est bon, et fût-ce chez les morts.
Et vous, beautés, qu’on loue en son absence,
Attraits nouveaux, doux et tendres appas,
Qu’on peut aimer où Mazarin n’est pas,
Empêchez-la de revenir en France,
Par tous moyens traversez son retour.
Jeunes beautés, tremblez au nom d’Hortense,
Si la mort d’un époux la rend à votre cour,
Vous ne soutiendrez pas un moment sa présence.
Mais à quoi bon tout ce discours,
Que vous avez fait sur Hélène,
COMBATS, AVENTURES, AMOURS,
Ces TRISTES BORDS, et cette OMBRE HAUTAINE ?
Sans vous donner excuse ni détours,
Je vous dirai, monsieur de La Fontaine,
Que tels propos vous sembleroient bien courts,
Si tel objet animoit votre veine.
La règle gêne, on ne la garde plus,
On joint Hélène au docte Vossius,
Comme souvent, de loisir, sans affaires,
On sait dicter à quatre secrétaires.
Les premières beautés ont droit au merveilleux :