Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je crois ne m’en être pas encore laissé accabler. Je souhaiterois, comme vous, que Mme Mazarin eût regardé la vie en elle-même, sans songer à son visage, qui eût toujours été aimable, quand le bon sens auroit tenu la place de quelque éclat de moins. Mme Sandwich conservera la force de l’esprit, en perdant la jeunesse : au moins le pensai-je ainsi. Adieu, monsieur, quand vous verrez Mme la comtesse de Sandwich, faites-la souvenir de moi : je serois très-fâchée d’en être oubliée.


SAINT-ÉVREMOND À MADEMOISELLE DE LENCLOS.
(1700.)

On m’a rendu dans le mois de décembre la lettre que vous m’avez écrite le 14 octobre. Elle est un peu vieille ; mais les bonnes choses sont agréablement reçues, quelque tard qu’elles arrivent. Vous êtes sérieuse, et vous plaisez ; vous donnez de l’agrément à Sénèque, qui n’a pas accoutumé d’en avoir ; vous vous dites vieille, avec toutes les grâces de l’humeur et de l’esprit des jeunes gens. J’ai une curiosité que