Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/417

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En cet âge-là, toute ambition nous abandonne ; le désir de la gloire ne nous touche plus, les forces nous manquent, le courage s’éteint ou s’affoiblit ; l’amour, le seul amour nous tient lieu de toute vertu, contre le sentiment des maux qui nous pressent, et contre la crainte de ceux dont nous sommes menacés. Il détourne l’image de la mort, qui sans lui se présenteroit continuellement à nous ; il dissipe les frayeurs de l’imagination, les troubles de l’âme, et nous rend les plus sages du monde à notre égard, quand il nous fait tenir insensés, dans la commune opinion des autres.


LETTRE DE SAINT-ÉVREMOND À MADAME D’AULNOY,
SUR LA MORT DE SON MARI1.

Dans le temps, madame, que votre lettre m’a été rendue, je me donnois l’honneur de vous écrire, sur la mort de M. d’Aulnoy. Je vous conseillois les bienséances, de cacheter vos lettres avec de la cire noire, et de donner au monde des mar-


1. Tirée de la Continuation des Mémoires de littérature de Sallengre, tome II, page 5. Je dois la connois-