Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/428

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révérer avec une soumission légitime son caractère et sa dignité, il vous suffira d’être François, pour n’avoir pas à craindre sa juridiction.

Que si l’amour de la séparation vous possède encore, et que vous ne puissiez vous détacher en rien de l’habitude de vos sentiments, ne vous plaignez pas de ce qu’on vous ôte, comme d’une injustice ; remerciez de ce qu’on vous laisse, comme d’une grâce. Le chagrin, les murmures, les oppositions, sont capables d’avancer la ruine de votre parti. Une conduite plus respectueuse, des intérêts plus discrètement ménagés, que violemment soutenus, pourroient arrêter le dessein de votre perte, s’il étoit formé. Les controverses ne font qu’aigrir les esprits. En l’état où sont les choses, vous avez besoin de bons directeurs, plus que de bons écrivains, pour vous conserver. Vos pères ont mis tous leurs talents en usage, pour se faire accorder des priviléges ; votre habilité doit être employée pour empêcher qu’on ne vous les ôte. L’audace, la vigueur, la fermeté, ont su faire les protestants. Le zèle, la fidélité, la soumission, vous maintiendront, et on souffrira comme obéissants ceux qu’on détruiroit comme rebelles. Enfin, monsieur, si vous avez une religion douce et paisible, dans laquelle vous ne cherchiez que votre salut, il faut croire qu’on ne troublera point des exercices mo-