Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/100

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constructeur du bel hôtel du Temple, aujourd’hui démoli, chez lequel Saint-Évremond dînoit souvent, et dont on voit encore au Louvre le tombeau sculpté par Anguier, transporté naguère, de l’église de Saint-Jean de Latran, au musée des Petits-Augustins. Mme de Sablé avoit été accordée d’abord au marquis de Fontenay-Mareuil, allié de la famille de Saint-Évremond ; puis elle épousa le marquis de Sablé, fils du maréchal de Boisdauphin, de la maison de Montmorency-Laval : époux qu’elle perdit en 1640. Un de ses fils étoit Guy de Laval, connu dans le monde sous le nom de chevalier de Boisdauphin, puis de marquis de Laval : beau cavalier, héroïque officier, compagnon d’armes de Saint-Évremond à Nordlingue, fort attaché, comme ce dernier, à la personne du duc d’Enghien, et qui fut tué au fameux siége de Dunkerque, en 1646, en laissant des regrets consignés dans l’histoire6. Malgré quelque différence d’âge, Guy de Laval et Saint-Évremond ont été liés d’une étroite amitié, en tiers avec le comte d’Olonne, de la maison de la Tremoille, soldat de Nordlingue comme eux7, et proche parent du marquis de Noirmoutier, qui fit avec Guy de Laval des prodiges de valeur à Dunkerque. Indépendamment de la fraternité des armes et des champs de bataille, il y avoit, entre ces gentilshommes, une communauté de goût, peu héroïque peut-être, mais dont il faut bien dire quelque chose, puisqu’au dix-septième


6. Voy. M. Cousin, Sablé, p. 17 et alibi ; Tallemant et Paulin Paris, V, p. 257 et suiv. ; et Sarrazin, Hist. du siége de Dunkerque.

7. Voy. Moréri, vº La Tremoille.