Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Saint-Évremond que dans l’édition rarissime de Barbin, de 1671. Il a donc cru tenir l’édition originale et vraie de Saint-Évremond ; et la date étant de 1671, il a fait naturellement, de ce dernier, un commentateur de La Rochefoucauld, dont le livre étoit imprimé depuis 1665. Son sentiment plausible a été corroboré par cette circonstance, qu’il n’a plus retrouvé la Maxime dans les Œuvres complètes de Saint-Évremond, qu’il a consultées, et qu’avoient publiées, à Londres, Silvestre et Des Maizeaux. Elle en avoit, en effet, disparu par les ordres de Saint-Évremond ; mais Des Maizeaux lui a donné place, parmi les œuvres supposées ou altérées, au tome VII de 1753, pages 271 et suivantes, après avoir expliqué, dans la préface de ce volume, page xiii, et au tome I, page 16, et au tome II, page 7, comment et pourquoi cet opuscule avoit cessé de figurer aux Œuvres authentiques. Déjà, dans l’édition de 1740, sur laquelle est faite celle de 1733, Des Maizeaux avoit donné les mêmes explications.

Ainsi, les causes de l’erreur seroient, si je ne m’abuse : 1° que l’illustre historien de Madame de Sablé n’a pu connoître notre édition de 1668 ; 2° qu’il a dû croire que Barbin avoit l’aveu de Saint-Évremond, tandis qu’il est prouvé que ce dernier a désavoué son imprimeur : indépendamment de l’observation de Des Maizeaux, il y en a une lettre formelle à Ninon de Lenclos, que nous avons déjà rapportée ; 3° qu’on ne pouvoit, en effet, s’expliquer la disparition de notre Maxime dans les Œuvres authentiques publiées par Des Maizeaux. Du reste M. Cousin lui-même nous fournit nos meilleurs arguments, car il nous apprend que les Maximes de La