Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/166

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produit, cependant, que les idées courantes de la société choisie de Mme Hervart, ou de Mme de la Sablière. La mort si peu chrétienne de la maréchale de Guébriant est de 16S9. Le comte de Grammont a failli finir de même, en 1695. Le spirituel de Matha, l’ami du comte de Grammont, voulut mourir sans confession ; et Maurice de Nassau7 !… La vie de l’abbé de Choisy, avant sa conversion, valoit-elle mieux que celle de l’abbé d’Entragues, sous la régence ? Et le cardinal le Camus, l’officiant de Roissy, étoit-il moins scandaleux que le cardinal de Tencin ? La conversation du maréchal d’Hocquincourt n’est-elle pas plus piquante que le père Nicodème de Voltaire ?

Au milieu du dix-septième siècle, les prêtres alloient encore aux représentations théâtrales, qui n’étoient pas plus pudiques qu’aujourd’hui. Cette tenue digne, grave et sévère qui distingue le clergé de France, entre tous les autres clergés de l’Europe, n’étoit point encore solidement pratiquée. On sait le mot de Jean de Werth, qui ayant vu l’abbé de Saint-Cyran à Vincennes, et le cardinal de Richelieu à un ballet, dit que ce qui le surprenoit le plus, en France, c’étoit de voir les Saints en prison, et les Évêques à la comédie. Veut-on connoître ce qu’on pensoit, en certain monde, des manifestations religieuses, par lesquelles on flattoit le populaire, qui s’y montroit fort adonné, on n’a qu’à lire une description de la procession de Sainte-Geneviève, que Loret nous a laissée, dans sa gazette du 16 juin 1652.



7. Voy. Tallemant, édit. de M. P. Paris, tom. I, p. 493 ; et infra, t. III, p. 42.