Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/210

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zar13, de qui nous avons, sur cette campagne, des mémoires très-curieux, qu’on regrette de ne pouvoir contrôler par les Mémoires de ses adversaires, lesquels ne nous en ont point laissé. Saint-Évremond fut commandé pour servir dans cette armée, où les liens d’amitié qui l’unissoient au duc de Candale devinrent plus étroits. Il fut, dans les occasions délicates, le conseil de ce prince, et il a consacré à ces relations le souvenir d’un touchant hommage. Ni l’un ni l’autre ne nous ont cependant rien appris sur leurs opérations de guerre, pendant une période qui n’est presque connue que par les narrations des Frondeurs, trop partiales et suspectes. Lenet lui-même, qui a tant écrit, a borné l’objet de sa correspondance aux affaires de la ville de Bordeaux, et laissé dans l’ombre les mouvements militaires des généraux. Il faut lire l’histoire de la Fronde expirante à Bordeaux, dans le volume de M. Cousin : Madame de Longueville pendant la Fronde. Nulle part les événements qui ont mis fin à cette insurrection ne sont racontés avec plus d’exactitude et avec un intérêt plus piquant. C’est le plus triste épisode de la Fronde et le moins honorable pour Condé. Les négociations du prince avec l’Angleterre, le projet de républiquer Bordeaux, une terreur démagogique organisée dans cette ville, pour la maintenir dans la révolte, sont autant de révélations accusatrices. Le détail en est étranger à notre plan. Bornons-nous au regret de n’avoir aucun indice détaillé sur la participation active de Saint-Évremond à des opérations que


13. Voy. l’édit. elzévirienne des Mémoires de ce capitaine, publ. par Jannet. 1858, in-12.