Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/365

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Bussy-Rabutin et Saint-Simon ont ruiné la réputation de Mme d’Olonne, et sans lui laisser devant la postérité la moindre compensation. Si je ne craignois de me donner le rôle singulier de défenseur officieux de toutes les femmes compromises du dix-septième siècle, j’entreprendrois de plaider, pour Mme d’Olonne, au moins les circonstances atténuantes. Il y en a une, pour moi, qui a quelque valeur : c’est l’attachement de Saint-Évremond. Les premières amours de la comtesse d’Olonne ont été racontées par Bussy ; et nous savons par Hamilton, ainsi que par une lettre de Ninon de Lenclos, la jalousie du comte d’Olonne, qui faisoit suivre et surveiller Saint-Évremond par ses grisons, et dont la sollicitude, hélas ! bien inutile, donnoit à rire aux esprits gaillards, comme le chevalier de Grammont, et autres bonnes âmes de la rue des Tournelles, ou de la rue des Francs-Bourgeois. Saint-Évremond n’a pardonné que tard à Bussy, son cousin, de l’avoir mis en scène dans l’Histoire amoureuse des Gaules, et d’avoir livré cette intrigue passagère, avec Mme d’Olonne, à une publicité scandaleuse, qui lui suscita des embarras envers son ancien et fidèle ami, l’époux de la comtesse, fort galant homme d’ailleurs, très-spirituel, et digne d’un meilleur destin. Lorsque Saint-Évremond prépara, pour Des Maizeaux, la collection épurée de ses œuvres authentiques, il en retrancha une lettre, sur Bussy-Babutin, qu’on lui avoit attribuée. Mais Des Maizeaux, tout en respectant la volonté du vieillard, a maintenu, dans les volumes réservés aux Œuvres supposées, ces pages, qu’on a trop facilement restituées, de nos jours, à Saint-Évremond, et que nous transcrivons