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LAQUELLE VAUT LE MIEUX, D’UNE CATHOLIQUE OU D’UNE
PROTESTANTE, POUR LE MARIAGE.
Lettre à Monsieur ***.
(16561.)

Vous m’écrivez que vous êtes amoureux d’une demoiselle protestante, et que, sans la différence de religion, vous pourriez vous résoudre à l’épouser. Si vous êtes d’humeur à ne pouvoir souffrir l’imagination d’être séparés en l’autre monde, votre femme et vous, je vous conseille d’épouser une catholique : mais, si j’avois à me marier, j’épouserois volontiers une personne d’une autre religion que la mienne. Je craindrois qu’une catholique, se croyant sûre de posséder son mari en l’autre vie, ne s’avisât de vouloir jouir d’un galant en celle-ci.

D’ailleurs, j’ai une opinion qui n’est pas commune, et que je crois pourtant véritable :


1. Personne ne s’avisera de prendre au sérieux ce badinage voltairien, qu’on est étonné de rencontrer, au dix-septième siècle, en l’année même où couroient les petites Lettres de Pascal.