Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/437

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c’est que la religion réformée est aussi avantageuse aux maris, que la catholique est favorable aux amants.

Cette liberté chrétienne, dont on voit la protestante se vanter, forme un certain esprit de résistance qui défend mieux les femmes des insinuations de ceux qui les aiment. La soumission qu’exige la catholicité les dispose en quelque façon à se laisser vaincre ; et, en effet, une âme qui peut se soumettre à ce qu’on lui ordonne de fâcheux, ne doit pas être fort difficile à se laisser persuader ce qui lui plaît.

La religion réformée ne cherche qu’à établir de la régularité dans la vie ; et de la régularité, il se fait sans peine de la vertu. La religion catholique rend les femmes beaucoup plus dévotes ; et la dévotion se convertit facilement en amour.

L’une va seulement à s’abstenir de ce qui est défendu ; l’autre, qui admet le mérite des bonnes œuvres, se permet de faire un peu de mal qu’on lui défend, sur ce qu’elle fait beaucoup de bien qu’on ne lui commande pas.

Dans celle-là, les temples sont la sûreté des maris. Dans celle-ci, leur plus grand danger est aux églises. En effet, les objets de mortification, en nos églises, inspirent assez souvent de l’amour. Dans un tableau de la Madeleine, l’expression de sa pénitence sera pour les