Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/79

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embelli par de magnifiques jardins ouverts au public, et représentés aujourd’hui par le quartier le plus entassé de Paris, et les contructions les plus indignes d’une grande capitale. Plus loin, s’élevoit le délicieux château des Tuileries, encore bâti par Catherine, que Henri IV relia au Louvre, et qu’habita Louis XIII ; mais qui primitivement, étoit hors de l’enceinte de Paris ; chef-d’œuvre de Philibert Delorme, déparé, au point de vue de l’art, par les constructions juxtaposées d’une autre époque. Son jardin étoit alors bien différent toutefois, de ce qu’il est aujourd’hui, soit pour l’étendue, soit pour l’ornement. Une rue, longeant le palais, le séparoit des Tuileries.

Après l’exemple donné par les princes, étoit venu le tour de l’imitation des sujets. Le riche financier Zamet, amené par les Médicis, avoit comme donné le signal, à la fin du seizième siècle, en faisant bâtir ce bel hôtel de la rue de la Cérisaye, où venoit s’ébattre Henri IV, où mourut tragiquement Gabrielle d’Estrées, où logea royalement Pierre le Grand, dans son voyage à Paris, et qui est aujourd’hui divisé en lambeaux méconnaissables.

L’activité des constructions, pendant les premières cinquante années du dix-septième siècle, ne se ralentit pas d’un instant. Allez voir ces demeures monumentales, désertes aujourd’hui, alors si animées, qui entourent la place Royale, qui peuplent les rues voisines, dorénavant abandonnées aux pensionnats, au commerce encombrant, aux menues fabriques : alors quartiers neufs de Paris, habités par la fleur de la belle compagnie ; saluez l’hôtel de Carnavalet, qu’une administration publique avoit