Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec les Polonois, les Tartares, les Moscovites, et l’entière disposition des affaires chimériques : ce qui lui fut accordé.

Le comte de Fiesque[1], fertile en visions militaires, outre la charge de lieutenant-général qu’il avoit eue dès Paris, obtint une commission particulière pour les enlèvements de quartier, et autres exploits brusques et soudains, dont la résolution se peut prendre en chantant un air de la Barre[2], et dansant un pas de ballet.

Le marquis de Beuvron fut fait lieutenant-général, à condition qu’il demeureroit au Vieux-palais : la place et le gouvernement étant tous deux de si grande importance, qu’on ne pouvoit les conserver avec trop de soin.

Le marquis de Matignon[3], toujours illustre par sa suffisance, et présentement fameux par le mémorable siége de Valogne, commandoit les troupes du Cotentin : disant qu’il vouloit avoir sa petite armée, et être aussi indé-

    de Retz, sur l’année 1649, t. I, de l’éd. de M. Champollion ; M. Cousin, la Soc. franc., etc. I, p. 41.

  1. Charles Léon, comte de Fiesque, époux de Gilonne d’Harcourt, comtesse de Fiesque, dont il est tant question dans les Mémoires de Mademoiselle de Montpensier. Voy. les Historiettes de Tallemant, passim.
  2. Fameux musicien de ce temps-là.
  3. Voyez, sur Matignon, les Mémoires de Retz, II, pages 94, 110, 251 et 354, etc. ; il y est appelé comte, et non marquis. Mazarin fit démanteler Valogne, après la soumission de cette ville. Voy. Bazin, loc. cit.