Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

union le nom de Ligue, par une espèce de ridicule qu’elle méritoit assez. En effet, ils avoient mille secrets de bagatelles : ils faisoient des mystères de rien, et se retiraient en particulier dix fois le jour, sans aucun plaisir d’être ensemble, que celui d’être séparés des autres. Je ne laissois pas d’être de leur société, mais jamais de leur confidence, laquelle se rompit à la fin, sans aucun sujet de brouillerie entr’eux-mêmes.

M. de Vardes, en s’en allant à l’armée, avoit laissé à Paris une maîtresse aussi aimable que femme du monde7 ; mais elle avoit été aimée et avoit aimé ; et, comme sa tendresse s’étoit épuisée dans ses premières amours, elle n’avoit plus de passion véritable. Ses affaires n’étoient plus qu’un intérêt de galanterie qu’elle conduisoit avec un grand art, d’autant plus qu’elle paroissoit naturelle, et faisoit passer la facilité de son esprit pour une naïveté de sentiments. Son histoire étant connue, elle ne prenoit pas le parti de faire la prude impudem-


aussi M. Cousin, madame de Sablé ; le cardinal de Retz, tome II, page 39, édit. de Champollion ; madame de Motteville, Bussy-Rabutin, etc.

7. Madame de Saint-Loup, née de la Rocheposay, et soupçonnée d’être fille du cardinal de Richelieu. Elle joue un rôle dans l’Hist. amoureuse des Gaules. Voyez tome I, page 20, édit. de M. Poitevin ; et Tallemant, Histor. de Lepage, tome VI, page 171, suiv., édit. citée.