Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/203

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souffrir dans l’histoire de fra Paolo, quelque belle qu’elle puisse être, si on ne pardonnoit l’ennui de ses controverses entre les docteurs, à la nécessité de son sujet2.

Quoique la description des guerres semble tenir le premier lieu dans l’histoire, c’est se rendre une espèce de conteur fort importun, que d’entasser événement sur événement, sans aucune diversité de matières ; c’est trouver le moyen, dans les vérités, d’imiter la manière des vieux faiseurs de romans, dans leurs faux combats et leurs aventures fabuleuses.

Les historiens latins ont su mêler admirablement les diverses connoissances dont j’ai parlé : aussi l’histoire des Romains devoit-elle avoir du rapport avec leur vie, qui étoit partagée aux fonctions différentes de plusieurs professions. En effet, il n’y a guère eu de grands personnages à Rome, qui n’aient passé par les dignités du sacerdoce, qui n’aient été du sénat, et tirés du sénat, pour commander les armées. Aujourd’hui, chaque profession fait un attachement particulier. La plus grande


2. Voy. l’Histoire du concile de Trente, de fra Paolo Sarpi, trad. de l’italien en français par fr. le Courayer, avec des notes historiques ; Londres, 1736, 2 vol. in-fol. ; — Amsterdam, 1736, 2 vol in-4 ; 1751, 3 vol. in-4. L’édition originale fut publiée à Londres, en 1619, in-fol. Sa meilleure édition est de 1757, ibid., 2 vol. in-4, avec les notes de le Courayer.