Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/30

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qui s’est amusé à l’intérêt général, a tiré toute la dépense qu’il a faite de son propre fonds.

En vain, il a paru fier, dans le plus mauvais état de leurs affaires, pour en avouer la foi- blesse, sitôt que la paix fut signée : Allons, dit-il, Messieurs, allons rendre grâces à Dieu ; nous étions perdus, l’Espagne est sauvée.

Son Éminence ne fait pas grand cas de ce beau dit, qui sent le vieux citoyen, de Lacédémone : tenant ces exultations du salut de la patrie, pour un véritable sentiment de républicain. Elle pense judicieusement que toute paix est bonne, quand par elle on met à couvert des millions qui se consommoient de nécessité dans la continuation de la guerre. Que le bonhomme Don Luis n’ait eu pour but que le service de son maître et l’utilité du public, la maxime de M. le cardinal est que : le ministre doit être moins à l’État que l’État au ministre ; et dans cette pensée, pour peu que Dieu lui donne de jours, il fera son propre bien de celui de tout le royaume.

J’ai pitié de ces discoureurs, qui lui reprochent d’avoir fait la paix, quand nous allions tout conquérir. Il me semble avoir appuyé suffisamment sa modération ; je puis encore


d’Arras. Saint-Évremond fait entendre qu’il conclut la paix, pour s’assurer de la jouissance de ces biens.