Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/384

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aiment la douceur de la vie ordinaire, et les plaisirs de la vie voluptueuse, ils ont voulu former des représentations qui eussent du rapport avec l’une et avec l’autre ; et de là est venu le mélange de la comédie et de l’art des pantomimes, que nous voyons sur le théâtre des Italiens. C’est à peu près ce qu’on peut dire des Italiens qui ont paru en France jusqu’à présent.

Tous les acteurs de la troupe qui joue aujourd’hui, sont généralement bons, jusqu’aux Amoureux ; et pour ne leur pas faire d’injustice, non plus que de grâce, je dirai que ce sont d’excellents comédiens qui ont de fort méchantes comédies. Peut-être n’en sauroient-ils faire de bonnes, peut-être ont-ils raison de n’en avoir pas ; et le comte de Bristol[1], reprochant un jour à Cintio qu’il n’y avoit pas assez de vraisemblance dans leurs pièces, Cintio répondit, que s’il y en avoit davantage, on verrait de bons comédiens mourir de faim avec de bonnes comédies.

  1. Georges Digby, comte de Bristol, mort en 1676. Voy. notre Introduction.