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XIV

DE LA COMÉDIE ANGLOISE.

(1677.)



Il n’y a point de comédie qui se conforme plus à celle des anciens que l’angloise, pour ce qui regarde les mœurs. Ce n’est point une pure galanterie pleine d’aventures et de discours amoureux, comme en Espagne et en France ; c’est la représentation de la vie ordinaire, selon la diversité des humeurs et les différents caractères des hommes. C’est un Alchimiste, qui par les illusions de son art, entretient les espérances trompeuses d’un vain curieux ; c’est une personne simple et crédule, dont la sotte facilité est éternellement abusée ; c’est quelquefois un Politique ridicule, grave, composé, qui se concerte sur tout, mystérieusement soupçonneux ; qui croit trouver des desseins cachés dans les plus communes intentions, qui pense découvrir de l’artifice dans les plus innocentes actions de la vie ; c’est un Amant bizarre, un faux Brave, un faux Savant : l’un, avec des extravagances naturelles ; les autres,