Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/440

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quemont13 leur donnoit ; le pape inspirait toutes choses à cet ambassadeur ; les Espagnols, toutes choses au pape. Le roi, jaloux de la grandeur de son État, autant qu’un roi le peut être, avoit intention d’en suivre les intérêts : les artifices de ceux qui gouvernoient lui laissoient suivre ceux des étrangers ; et si le cardinal de Richelieu ne se fût rendu maître des conseils, le prince, naturellement ennemi de l’Espagne et de l’Italie, eût été bon Espagnol et bon Italien, malgré toute son aversion. Je veux rapporter une chose peu connue, mais très-véritable. M. de Marquemont écrivit une grande lettre au cardinal de Richelieu sur les affaires de la Valteline ; et pour se rendre nécessaire auprès du nouveau ministre, il l’instruisit avec soin des mesures délicates qu’il falloit tenir, lorsqu’on avoit affaire aux Italiens et aux Espagnols. Pour réponse, le cardinal de Richelieu lui écrivit quatre lignes, dont voici le sens :

Le roi a changé de conseil, et le conseil de maxime. On envoyera une armée dans la Valteline, qui rendra le pape plus facile, et nous fera avoir raison des Espagnols.



13. Denis-Simon de Marquemont, archevêque de Lyon, alors ambassadeur de France auprès du pape ; élevé au cardinalat, l’année même où il est mort, à Rome, en 1626, à l’âge de 54 ans.