Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/443

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l’en empêcher. L’Empereur, sous prétexte de ses droits, mais en effet pour servir l’Espagne, fit passer des troupes en Italie ; et le duc de Savoie, qui étoit entré dans les intérêts de la maison d’Autriche, nous devoit arrêter, au passage des montagnes, pour donner loisir aux Espagnols et aux Allemands d’exécuter leurs desseins. Tant d’oppositions furent inutiles : le Pas-de-Suse fut forcé, l’armée de l’Empereur se perdit, Spinola mourut de regret de n’avoir pas pris Casal, et le duc de Nevers reconnu duc de Mantoue demeura paisible possesseur de son État.

Tandis que l’armée de l’Empereur se ruinoit en Italie, on fit entrer le roi de Suède en Allemagne, où il gagna des batailles, prit des villes, étendit ses conquêtes depuis la mer Baltique jusqu’au Rhin : il devenoit trop puissant pour nous, lorsqu’il fut tué ; sa mort laissa les Suédois trop foibles, pour nos intérêts. Ce fut là le chef-d’œuvre du ministère du cardinal de Richelieu. Il retint des troupes qui vouloient repasser en Suède ; il fortifia les bonnes intentions d’une jeune reine mal établie, et s’assura si bien du général Banier, que la guerrre se fit sous le nouveau règne, avec la même vigueur qu’elle s’étoit faite sous ce grand roi. Quand le duc de Weimar, et le maréchal de Horn, eurent perdu la bataille de Nordlingue, le cardinal de