Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/500

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discouroit, avant que de se battre, comme on harangue, en Angleterre, avant que de mourir.

Pour les comparaisons, la discrétion nous en fera moins faire : le bon sens les rendra justes ; l’invention, nouvelles. Le soleil, la lune, les étoiles, les éléments, ne leur prêteront plus une magnificence usée ; les loups, les bergers, les troupeaux, ne nous fourniront plus une simplicité trop connue.

Il me paroît qu’il y a une infinité de comparaisons qui se ressemblent plus que les choses comparées. Un milan qui fond sur une colombe, un épervier qui charge de petits oiseaux, un faucon qui fait sa descente : tous ces oiseaux ont plus de rapport entre eux dans la rapidité de leur vol, qu’ils n’en ont avec l’impétuosité des hommes qu’on leur compare. Ôtez la différence des noms de milan, d’épervier, de faucon, vous ne verrez que la même chose. La violence d’un tourbillon, qui déracine les arbres, ressemble plus à celle d’une tempête, qui fait quelque autre désordre, qu’aux objets avec qui on fait la comparaison. Un lion que la faim chasse de sa caverne, un lion poursuivi par les chasseurs, une lionne furieuse et jalouse de ses petits, un lion contre qui tout un village s’assemble, et qui ne laisse pas de se retirer fièrement avec orgueil : c’est un lion diversement représenté, mais toujours