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Et jamais ne sera de vie

Plus admirée et moins suivie.



SUR LES ANNÉES DE LA RÉGENCE D’ANNE D’AUTRICHE.
À Mademoiselle de Lenclos.
Stances.
(1674.)

J’ai vu le temps de la bonne régence,
Temps où régnoit une heureuse abondance,
Temps où la ville aussi bien que la cour
Ne respiroient que les jeux de l’amour.

Une politique indulgente
De notre nature innocente
Favorisoit tous les désirs ;
Tout goût paroissoit légitime ;
La douce erreur ne s’appeloit point crime ;
Les vices délicats se nommoient des plaisirs.

Meubles, habits, repas, danses, musiques ;
Un air facile avec la propreté ;
Rien de contraint, pas trop de liberté ;
Peu de gens vains, presque tous magnifiques !
N’avoir chez soi que la commodité,
Faisoit alors les chagrins domestiques
Qu’aux autres temps fait la nécessité.